L’Élu du Silence, L’Héritier de l’Invisible

L’Élu du Silence, L’Héritier de l’Invisible

Dans l’ombre d’une lignée, un fardeau s’accroche,
Un murmure enfoui sous la chair des roches.
Un nom qu’on raye, une faute qu’on tait,
Un crime, un amour, un enfant caché.

Il est né au creux d’un mensonge scellé,
Tissé dans les fils d’un passé emmuré.
Avant même qu’il parle, il sait qu’il dérange,
Il sent dans les cœurs une peur qui le ronge.

Les regards se figent quand il pose des questions,
Les voix se brisent, les mots font des ronds.
On lui dit "Ne cherche pas, ça n’existe plus",
Mais il sent dans son sang ce qui n’est pas venu.

Il rêve d’un visage qu’il n’a jamais vu,
D’un prénom effacé, d’un amour défendu.
Il sent sous ses pas les cendres d’un feu,
Un héritage caché dans les ombres de Dieu.

Il porte la faille, le trou dans l’histoire,
L’écho d’un secret qu’on veut faire taire.
Il marche à côté, il marche à l’envers,
Comme si son souffle n’était pas le sien.

On lui offre des silences en guise de réponse,
Des rires trop forts, des gestes immenses.
On noie sa voix dans le flot du normal,
Mais son âme hurle : quelque chose fait mal !

Alors il fouille, il creuse, il gratte la terre,
Il écoute les murs, il apprend à se taire.
Il devine les silences sous les faux sourires,
Il sait quand un mot cache un souvenir.

Il sent les absents au creux des repas,
Il voit ceux qu’on ne nomme pas.
Les ombres s’accrochent aux contours des nuits,
Les fantômes chuchotent entre deux bruits.

Il est l’enfant du tabou, l’héritier du flou,
Celui qui sent le vide là où tout est doux.
Mais un jour, son cri fend le béton,
Il ouvre la porte, il brise les noms.

Et soudain, l’histoire sort de la tombe,
Les cendres volent, les âmes répondent.
Il n’est plus l’exilé, ni l’étrange, ni l’ennemi,
Il est le passeur, le témoin, la vie.

Le porteur du secret n’est pas une erreur,
Il est la mémoire que l’arbre implore.
Il est celui qui transforme le plomb en lumière,
Celui qui rend enfin l’histoire entière.

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