L’écho du passé qui s’éveille encore
Il revient toujours, à pas feutrés,
Sans bruit, sans mot, sans se montrer.
Une ombre glisse entre les heures,
Un goût d’absence au fond du cœur.
Ce jour-là, sans que tu saches,
Le vent murmure un même orage.
Ton corps frissonne sans raison,
Ton âme vacille, cherche un nom.
Pourquoi ce froid dans ta poitrine ?
Pourquoi ce doute qui s’illumine ?
Pourquoi ces larmes sans pourquoi,
Qui montent et coulent malgré toi ?
Un souvenir dort sous ta peau,
Un cri, une chute, un dernier mot.
Un jour gravé dans l’éphéméride,
Un murmure sourd, un temps liquide.
C’était hier, ou il y a cent ans,
Mais le passé défie le temps.
Et chaque année, à la même heure,
Il réclame encore sa douleur.
Un accident, un amour brisé,
Un dernier souffle envolé,
Une trahison, un abandon,
Un adieu scellé sans pardon.
Le corps retient ce que l’âme oublie,
Un chagrin noué dans l’infini.
Chaque année, le cycle danse,
Une boucle en quête de délivrance.
Alors aujourd’hui, regarde-le,
Ce fantôme qui pleure un vœu.
Pose une main sur ton passé,
Dis-lui : "C’est fini, tu peux partir en paix."
Allume une flamme, écris un mot,
Laisse partir ce qui est trop.
Offre à cette date un nouveau sens,
Un jour de paix, un jour d’avance.
Car ce jour-là n’est pas ton geôlier,
Il est une porte à refermer.
Brise le cercle, change l’histoire,
Et rends à demain son propre espoir.
Anastasia GROSS 🌳